Après un long combat, Mario Soares a vu en 1975 la fin de la dictature de Salazar, avec la révolution des Œillets. Au terme d’une carrière politique mouvementée, il a décidé de mettre son expérience au service de la cause européenne en prenant la présidence du Mouvement européen international, poste auquel il a succédé au début de l’année à Valéry Giscard d’Estaing. Dans l'entretien qu'il nous accorde, il parle de sa conception de la citoyenneté européenne qui ne peut se concevoir, selon lui, exclusivement en termes juridiques mais doit intégrer une dimension humaniste. Concernant la monnaie européenne, à laquelle le Portugal veut participer dès le départ, il estime que celle-ci ne doit pas être considérée comme une "fin" mais plutôt comme un "moyen" pour aller vers davantage d’intégration. Une intégration qu’il appelle également de ses vœux à l’égard du continent africain avec lequel le Portugal entretient des relations privilégiées. Mais aussi à l’égard des pays de l’Est qui doivent pouvoir bénéficier de la même solidarité de la part de l’Union que celle dont le Portugal a bénéficié quand il a rejoint la Communauté européenne en juin 1985.